DISCOURS DE NOTRE SŒUR RUTH A WALPOLE
Les 22 années que je viens de passer à Norfolk ont été la plus grande bénédiction de ma vie. Les hommes que Dieu avait appelés pour m’accompagner sur leur chemin de foi m’ont montré la face de Jésus de tant de façon et m’ont appris les vérités de l’Evangile. La prison est le lieu où j’ai ressenti le plus puissamment et le plus concrètement la puissance de Dieu. J’ai vraiment assisté à des miracles dans ces murs. Aujourd’hui Dieu m’a appelé à Walpole, pour marcher aux côtés de mes frères, ici, et me donne à vivre une grande aventure de foi. J’ai tellement vécu dans l’espoir de rencontrer chacun d’entre vous, d’écouter vos parcours, vos espoirs et vos rêves, dans une révélation mutuelle de la face de Dieu. C’est un privilège pour moi d’être appelé à témoigner de la puissance de l’amour de Dieu.
J’évoquerai l’histoire d’un petit garçon prénommé Timmy, qui avait peur du noir et pleurait chaque fois que sa mère éteignait les lumières de sa chambre, après l’avoir mis au lit. Une nuit, la maman vint dans la chambre et lui dit de ne pas avoir peur : « Dieu est avec toi. »
L’enfant répondit : « Je sais, mais je veux un être de chair. »
Et c’est ce que Dieu fait, il nous donne une personne incarnée… Il nous donne Jésus… Au travers de Marie que nous fêtons aujourd’hui à l’occasion de la venue parmi nous de la statue du Pèlerinage National de Fatima… Nous prenons part à la maternité de Marie en donnant naissance à l’amour pour Dieu.
La naissance du Christ est la plus grande libération de tous les temps, mais ce n’est pas une évasion, c’est Dieu qui s’introduit dans la prison. En dépit de tout son pouvoir, de ses armées, de ses verrous et de ses fers, ses gardes et ses fusils, César n’a pu empêcher l’irruption de Dieu.
Mary nous démontre comment Jésus s’invite au cœur de notre blessure et de notre douleur, pour nous amener vers la liberté.
En 1917, Marie est apparue à trois petits bergers au Portugal. Elle n’a pas choisi de le faire devant des rois, des politiciens ou même des évêques. Elle est apparue à trois petits enfants, pauvres et innocents. Elle leur a demandé de prier et d’offrir un sacrifice… Et elle vient à nous aussi dans notre pauvreté et notre faiblesse.
Mes frères, si vous pouvez librement et dans l’amour offrir à Dieu les souffrances auxquelles on vous contraint dans la prison, vous n’êtes pas différents des moines dans un monastère, qui donnent leurs vies pour le salut des âmes. De cette façon, cette prison peut se transformer en un monastère, une maison de prière, un lieu de guérison.
Marie a le regard constamment tourné vers Jésus… et nous appelle à en faire autant. Comme Marie, nous portons tous Jésus au-dedans de nous… Nous sommes de vivants tabernacles, appelés à honorer la présence de Dieu en nous.
Soyez bons les uns envers les autres et ne laissez pas la ténèbre voler votre lumière intérieure… Et sachez que tous les barbelés du monde ne peuvent vous séparer de l’amour et de la miséricorde de Dieu. Ô Jésus, vivant en Marie,
Viens vivre en tes enfants, ici dans cette communauté, dans un esprit de saintété, de liberté, d’amour et de miséricorde, amen.